Avis : 3Doodler, un crayon pour dessiner en 3D, financé sur Kickstarter.

Parfois, il y a des projets qui naissent sur la toile et qui rencontrent un succès fou. Cela est d’autant plus vrai depuis qu’il y a de nombreux sites de « crowdfunding », c’est à dire de financement participatif. En clair, si une marque ou une personne à une idée, elle la propose sur un site et chacun peut « miser » et ainsi donner quelques euros pour voir le projet se finaliser. Cela pose cependant parfois quelques problèmes. Effectivement, on voit des projets révolutionnaires, qui nous font rêver et finalement, c’est la grosse déception une fois qu’ils sont disponibles… C’est aussi les risques du financement participatif. Parfois, on a quand même quelques belles surprises. Pour ce qui est du 3Doodler, le crayon, lui s’en est bien sorti.

3Doodler ou le succès fou sur Kickstarter

C’est en début février 2013 que la société WobbleWorks a décidé de lancer son programme de financement sur Kickstarter. L’objectif était plutôt raisonnable, puisqu’ils voulaient récolter 30.000$. Même si cela est une somme, c’était largement réalisable car comparé à d’autres projets qui demandent beaucoup plus, il faut dire que pour le coup, le 3Doodler était un appareil révolutionnaire. Il était vendu comme « le premier crayon 3D au monde ». En seulement quelques jours et plus précisément le 25 mars 2013, le projet avait récolté pas moins de 2.344.134 millions de dollars (environ 1,7 millions d’euros !).  Le tout, financé par plus de 26000 personnes à travers le monde. C’est fort et remarquable ! Il faut dire que c’était bien vendu et que la vidéo de présentation était très réussie.

Le 3Doodler avec ses bâtonnets de plastique « PLA » ou « ABS ».

Mon avis

De loin, j’avais regardé le projet et je voulais vraiment le financer. Seulement, à ce moment là je n’avais pas les moyens nécessaires et je me suis donc dit que j’allais le commander une fois qu’il sera disponible en pré-commande. C’est alors ce que j’ai fait et le crayon est arrivé au début du mois. J’ai commandé aussi quelques autres bâtonnets d’autres couleurs, histoire de pouvoir faire quelques créations plus évoluées.

Tout d’abord, il faut savoir que la boite est minuscule et qu’au début je me suis même dit « Mais elles sont où mes recharges ? » alors qu’en fait, elles étaient directement dans la boite… Ceci dit, le packaging est plutôt réussi ! Avant de commencer, je suis allé sur le site internet de 3Doodler car il y a une partie communauté dans laquelle il y a une tonne de patrons à imprimer pour créer vos propres objets ! C’est vraiment génial et j’en ai donc profité dans un premier temps pour imprimer des classiques, c’est à dire la tour Eiffel, la fameuse paire de lunettes qu’on voit partout dans es tests ou bien plus étrange encore : Snoopy et son abri !

Les deux boutons pour choisir le débit du plastique.

Le ventilateur ainsi que la prise secteur au dos.

Ensuite, il suffit de prendre une feuille, de brancher son 3Doodler (car oui, il faut le brancher sur secteur et le fil peut parfois être un peu problématique) et de choisir le mode ABS ou PLA. C’est selon le type de plastique que vous utilisez. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, mais chacun à ses avantages et ses désavantages. Quoi qu’il en soit, ensuite il faut attendre que le crayon chauffe (on le voit grâce à une LED qui passe du rouge au bleu). On y insère ensuite le bâtonnet en plastique de la couleur de notre choix et il suffit d’appuyer sur un des deux bouton qui sert en fait à régler la vitesse de sortie du plastique une fois fondu. Ensuite, vous dessinez comme un crayon normal. Cependant, il faut bien 30 minutes d’adaptation avant de réussir à faire quelque chose. On ne dirait pas mais c’est loin d’être facile au départ. Ne comptez pas dès le début dessiner dans les airs et faire des choses de malade comme on le voit dans la vidéo de présentation. Déjà, quand vous faites votre première paire de lunettes, c’est une belle réussite ! Ensuite, j’ai fait quelques autres trucs comme la tour Eiffel mais ça prend vraiment un temps fou. Ceci dit, si on s’applique, le rendu est vraiment sympa. Après, je suis loin d’être un picasso en plus.

Si vous me dites que le 3Doodler est useless alors qu’on peut faire des choses comme ça, je ne comprends pas !

Cependant, je rencontre parfois quelques problèmes. Effectivement, quand on dessine, le crayon s’arrête d’un coup et le plastique ne veut plus sortir. Le crayon chauffe trop et la LED passe au rouge. Il faut attendre environ 5 secondes pour reprendre. C’est un peu problématique à certains moments car on est coupé en plein dessin. C’est vraiment le seul défaut que j’ai trouvé au crayon, car après il tient plutôt bien ses promesses. Seul autre chose un peu chiante, c’est que les recharges sont exclusives à la marque et que du coup, même si elles sont vendues par 25, cela fini par coûter un bras… (9.99$ sans les frais de port). Ceci dit, le crayon est fourni avec 50 batons de plastique de base. Autre point qui peut déranger, le crayon fait un peu de bruit mais c’est aussi à cause du ventilateur qui se trouve juste au dessus de ce dernier. Mais honnêtement ce n’est pas plus dérangeant que ça.

Finalement ?

Vous l’aurez compris, même si j’adore ce 3Doodler, il faut se l’avouer, on peut rapidement le trouver inutile. Ceci dit, je pense que je vais y revenir régulièrement car on trouve presque chaque jour de nouveaux patrons pour dessiner de nouveaux objets. Ce crayon est aussi un moyen de démocratiser l’accès à la création 3D à un maximum de personnes et je trouve ça vraiment top. Par contre, contrairement à ce qu’on peut penser, ce crayon n’est clairement pas destiné aux enfants, car cela peut se révéler dangereux pour eux (moi même je me suis brûlé…). Si vous investissez un peu plus de 100€ (mais vendu 99$ aux US), c’est dans l’optique d’utiliser un minimum le produit, sinon c’est clairement inutile. Autre petite chose à noter, les bâtonnets de plastique à faire fondre dans le crayon sont fabriqués uniquement par l’entreprise et on est donc obligé de passer par eux pour les recharges. Donc elles ne sont pas données et ils se font une bonne marge dessus (mais c’est le jeu ma pov’ lucette, le business c’est ça aujourd’hui…). Mais je le précise, attention, ici ne comptez pas faire ce que vous voudriez faire avec une imprimante 3D, c’est complètement différent et ce n’est pas du tout la même précision.