Test : Metal Gear Solid V: Ground Zeroes (PS4)

Metal Gear Solid est une licence qu’on ne présente plus, tant chaque opus est attendu avec une grande impatience chez tous les fans accumulés depuis le premier sorti il y a plus de 25 ans. Son créateur, Hideo Kojima, est d’ailleurs un des acteurs majeurs et sans doute le personnage le plus connu de l’industrie vidéoludique.

Ce test a été réalisé avec une version envoyée par l’éditeur.

Parlons donc de Metal Gear Solid V : Ground Zeroes, sa dernière création en date et qui représente le prologue au futur Metal Gear Solid V : The Phantom Pain (prévu pour 2015). Autant dire que cette notion de “prologue” est plutôt floue quand on aborde le titre, et est bien au coeur de la polémique récente sur sa durée de vie. Mais avant de rentrer dans le coeur du sujet, faisons le point sur l’histoire racontée par ce Ground Zeroes.

Le scénario se passe en 1975, juste après les évènements de MGS : Peace Walker (l’épisode sorti sur PSP en 2010, puis réédité en 2012 dans la collection HD). L’objectif de la mission principale est de libérer Chico et Paz, des personnages assez secondaires apparus dans Peace Walker. Ils sont emprisonnés dans un camp militaire sur l’île de Cuba, dans ce qui ressemble à Guantanamo. Le célèbre Big Boss, alias Snake, est envoyé en mission d’infiltration pour récupérer ces prisonniers.

MGSV-Home

Les cigarettes ont disparues de son inventaire mais Snake ne perd pas les mauvaises habitudes.

Est-il nécessaire d’avoir joué à MGS : Peace Walker avant de s’attaquer à MGS V ? C’est en effet vivement recommandé, l’histoire ayant tout de même un impact différent suivant que l’on connaisse ou non les évènements qui se sont déroulés juste avant. Autrement difficile de trouver un sens et un intérêt à cette mission. Heureusement, on peut compter sur un petit résumé présent sur le menu principal.

Le jeu se lance donc sur ce fameux plan-séquence, qui a servi de trailer depuis le dernier Tokyo Game Show.

Vous venez de voir la moitié des cinématiques du jeu.

Cette introduction a une place importante, et nous plonge directement dans les évènements à venir. Premièrement, c’est cette mise en scène exceptionelle qui saute aux yeux : Kojima en rêvait, il a enfin pu le réaliser, et on ne va pas s’en plaindre. On ne peut pas critiquer cette réalisation puisqu’elle nous plonge tout simplement avec succès dans l’ambiance de Metal Gear Solid. J’ai montré cette vidéo à plusieurs personnes non initiées aux jeux vidéo, et leur réaction a été la même : c’est quelque chose qui va chercher dans les codes du cinéma et qui réussit à s’imposer comme une oeuvre mature loin des clichés habituels.

Cette cinématique nous donne aussi un aperçu du nouveau méchant de la série : Skull Face. C’est le seul moment où il apparaît directement… Et pourtant Ground Zeroes arrive déjà à nous inspirer de la haine pour lui, notamment à travers plusieurs cassettes audio, parfois un peu dérangeantes pour le joueur (essayez donc de trouver la n°4). Ces cassettes sont au nombre de 17, dont 5 sont déverouillés suite à certaines actions. Même si on a parfois l’impression qu’elles sont là uniquement pour grossir un peu la durée de vie du titre, c’est un bon moyen d’apporter quelque chose au background du scénario, qui passe donc moins par des cinématiques désormais. A noter qu’il n’y a pas non plus de séquence de codec, Snake s’étant modernisé en passant à l’iDroid ! Il remplit des fonctions plus évoluées, pour consulter la carte, les objectifs de mission, l’avancement dans les collectibles et pour appeler un hélicoptère d’exfiltration.

 

 Le gameplay a donc bien changé avec le temps. Avec même un côté action qui a pris de l’importance par rapport à l’infiltration : en effet, il est parfaitement possible de terminer le jeu en mode bourrin en quelques dizaines de minutes. Le joueur a toutes les cartes en main pour préférer cette solution, puisqu’il a un large choix d’armes à sa disposition (et très peu de gadgets utile à une infiltration silencieuse à côté), et le loooong bullet-time offert en cas de repérage facilite encore plus le travail. L’infiltration devra donc se faire avec encore plus d’intelligence. Et dans Ground Zeroes, Snake ne pourra plus se cacher dans un carton pour passer plus ou moins inaperçu (c’était pourtant une des références mythiques de la série). Est-ce que ce n’était pas assez sérieux pour faire partie de ce qui représente “l’apogée du travail d’Hideo Kojima” ? Un petit easter egg dans The Phantom Pain est à espérer.

Malgré tout, on n’en voudra pas à Kojima d’avoir modernisé un peu sa licence. Autre changement majeur : nous sommes bien entendu dans un open world, là où les précédents Metal Gear se déroulait sur des zones divisées en couloirs et petites sections. On a aussi un HUD qui semble avoir été réduit au strict minimum (même la barre de vie a disparue), tout se passe dans l’iDroid autour de la carte.

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La facture EDF va être salée à la fin du moins avec toutes ces lumières !

Par ailleurs, l’IA est globalement intelligente, et même coriace en mode difficile. Ils ne sont pas limités à un zone de détection dans leur champ de vision mais pourront nous entendre lorsque l’on sprinte, se mettront à notre recherche s’ils trouvent un corps et n’hésitent pas à contourner pour mieux nous cerner. Toutefois, on peut assister assez régulièrement à quelques réactions bizarres. Par exemple, si vous êtes trop proche d’un ennemi, celui-ci va faire demi-tour pour aller se mettre à couvert… Vous laissant alors toute l’aisance de faire un joli headshot. A noter enfin, la conduite des véhicules : on peut se cacher dans la remorque d’un camion, mais on peut également prendre le volant ! La conduite est simpliste et un peu rigide mais fait l’affaire. Plusieurs véhicules sont accessibles sur la base : Jeep, camion et tank. Autant dire que ce dernier est idéal pour semer le chaos… et d’ailleurs tout autant pour rester discret, en ayant un comportement normal, il passe inaperçu aux yeux des gardes.

Avant de parler de la qualité visuelle du titre, il faut tout de même souligner la présence d’une très bonne bande son, qui ryhtme efficacement le scénario et participe à nous plonger dans une ambiance. Here’s to You revient d’ailleurs discrètement pendant le jeu et les crédits.

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Oh des escaliers ! Ça, c’est next gen.

Graphiquement, ce n’est pas la claque next-gen que l’on cherche ces temps-ci. Normal me direz-vous, il est également sortie sur PS3 et Xbox 360. C’est donc très beau pour la génération en fin de cycle, mais on sent bien que la différence avec cette version PS4 ne se fait que sur des détails (plus de rats et de cailloux ?) et sur des textures un peu plus fines. Dans la mission principale, on apprécie le travail sur l’éclairage, et un lens flare bien exploité (qui a une réelle utilité pour se réperer et repérer les ennemis autour). De nuit le rendu est donc très satisfaisant, mais de jour… C’est censé être un aperçu de la puissance du moteur Fox Engine. Pourtant, c’est parfois plutôt moche, avec des textures boueuses qui deviennent infâmes et l’apparition de tout plein de laideurs qui passaient inaperçu dans l’ombre (voir image ci-dessus). On a affaire à cela uniquement dans les missions secondaires, mais pour le coup ça donne vraiment l’impression d’avoir été ajouté à la va-vite pour essayer de faire varier le décor. Il faut également ajouter les quelques explosions assez cheap et la taille de la carte dont on connaît tous les recoins en quelques heures seulement. Ground Zeroes n’est donc pas particulièrement impressionnant par ses graphismes, sans doute la faute à un moteur encore jeune pour un jeu cross-gen.

« Le souvenir de la facture durera plus longtemps que le jeu »

Malheureusement, là n’est pas la plus grande frustration. Allumer sa PS4, lancer Metal Gear Solid V : Ground Zeroes, et une heure plus tard, voir les crédits puis éteindre la console : finalement, le souvenir de la facture durera plus longtemps que le jeu. En réalité, on ne peut pas parler de “jeu”. Ground Zeroes est une mission, deux objectifs au sein d’une campagne que l’on continuera dans The Phantom Pain. Concrètement, il sert simplement à amener des mécaniques de jeu. Il aurait pu être un jeu, avec un peu plus d’objectifs, un sentiment de progression. Le seul intérêt de la rejouabilité sera pour le scoring, mais personnellement, ce n’est pas ce que j’attends d’un MGS. Le tableau des scores n’est justifié que par la durée de vie anémique du titre, et compte tenu du prix, Ground Zeroes ne mérite pas mieux que la moyenne. Avec un Grand Zéro.

Ce test a été rédigé par FelixVienne, merci à lui. 

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