Il y a quelques mois, je vous parlais de Shadow. Ce fameux PC du futur, dans le cloud, qui offrait alors une expérience que j’avais trouvé remarquable et sans le moindre problème. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et tous les plus gros acteurs du marché tentent alors de se battre pour se faire une place. Un énorme poids lourd a débarqué il y a plusieurs mois maintenant sur le marché, en novembre dernier : Google. Mais que vaut alors son service Google Stadia, est-ce vraiment la révolution du Cloud Gaming qu’on attendait ? J’ai enfin pu tester le service, je vous en parle.
Comment accéder au service ? En payant ou par un « Buddy Pass » !
Tout d’abord, j’ai pu obtenir un accès grâce à un ami qui m’a offert un Buddy pass. C’est un pass permettant de profiter de trois mois gratuits d’accès à Google Stadia Pro. Il est délivré aux personnes qui ont pu commander sur internet un pack avec la manette Google Stadia, l’abonnement et le Chromecast. De mon côté, j’ai donc testé le service sur mon Mac avec mon clavier et ma souris (ainsi qu’avec ma manette PS4, qui est compatible).
Ce qu’on attend d’un service de Cloud Gaming, c’est avant tout de pouvoir jouer de façon exemplaire, à des jeux en très haute qualité, sans le moindre ralentissement. Pour rappel, le Cloud Gaming c’est quoi ? C’est simplement le fait d’afficher sur votre écran un jeu qui tourne à distance, sur une machine très puissante (bien plus que la votre). Seul problème : il faut que la réactivité du service soit exemplaire pour qu’à partir du moment où vous appuyez sur un bouton, l’action soit effectuée avec le moins de latence possible. Sinon, c’est injouable et le service est catastrophique. Notez d’ailleurs que pour l’heure, ces services disponibles sont destinées à ceux qui ont une excellente connexion. Pour ma part, j’ai la chance d’avoir la fibre (la vraie et stable) avec un débit théorique de 1Gb/s (qui en réalité s’en approche vraiment en filaire).
Google Stadia : un système propriétaire fermé
Avant tout, parlons du service et de ses jeux. Google Stadia, c’est un système propriétaire avant tout. Une plateforme sur laquelle il faut notamment acheter des jeux propriétaires, souvent au plein tarif (malgré quelques promotions). Ainsi, pour l’heure, tout est plutôt limité. On ne peut pas installer ses jeux Steam ou bien de Battle.net par exemple. Il faut que les jeux soient disponibles sur Stadia et si vous les possédez déjà, il faudra repasser par la caisse. Autre point problématique : le jour où Stadia ferme, vous perdez l’accès à votre jeu. Vous n’avez aucune version physique et tout se joue dans le Cloud.
Jouer partout, avec tous vos appareils ? Pas tout à fait encore…
En parallèle de tout ça, la plateforme n’est pas disponible partout. On peut seulement l’utiliser sur quelques téléphones Android, son navigateur Google Chrome et un Chromecast Ultra. Malgré un lancement il y a plusieurs mois et quelques réglages entre temps pour améliorer le tout, ça reste faible. L’outil intègre un système de succès, d’une liste d’amis ou bien encore de tchat vocal mais cela reste bien rudimentaire. On dirait que Stadia est en bêta et je suis désolé mais quand on voit le prix des jeux au catalogue, c’est catastrophique.
La promesse : de la 4K en Cloud Gaming
On peut jouer en 4K aux jeux grâce à un abonnement Stadia Pro (sur le Chromecast et depuis quelques jours seulement sur navigateur également). Ce même abonnement permet de profiter de jeux gratuitement tous les mois. Il est proposé au prix de 9,99€/mois et c’est celui dont je profite pour l’heure en jouant sur mon navigateur web (Google Chrome) sur mon Mac (avec clavier externe/souris externe et Dualshock 4 en USB). C’est une autre utilisation possible du cloud gaming : jouer sur des appareils non prévus à cet effet (ici, mon MacBook Pro). Encore faut-il pour jouer, avoir de nombreux jeux… Malgré des ajouts réguliers au catalogue, cela reste bien trop limité. On parle de moins de 50 jeux, ce qui est ridicule.
Une expérience bluffante et concluante
Néanmoins, une fois en jeu, il faut le reconnaitre : l’expérience est bluffante. À titre personnel, j’ai testé le service en filaire et en WiFi, dans les deux cas ce que j’ai vu est dingue. Après plusieurs jeux et de nombreuses heures, je n’ai eu que deux petits ralentissements (les deux en WiFi, je dois le dire). Ça s’est calmé rapidement et je n’ai pas eu plus d’artefacts ou autres sur l’image. Elle est parfaitement nette et la réactivité aussi bien de la manette que du combo clavier/souris est remarquable. On a clairement l’impression de jouer en local. La latence est presque invisible, comme à l’époque quand je jouais sur Shadow et je dois l’avouer, c’est appréciable.
Le point fort de Stadia : sa simplicité extrême
C’est finalement ça le point fort de Stadia : en un seul clic, tu lances ton jeu, tu joues et tu éteins. La plateforme s’adresse à des gens qui ne veulent pas s’embêter avec des services trop complexes, ici, tout est si simple. Ceci dit, cette simplicité entraine des prix abusifs… J’espère aussi voir plus de développeurs débarquer sur la plateforme car pour l’heure c’est un peu triste de ce côté là.
Quoi qu’il en soit, l’expérience est pour moi réussie et c’est ce qu’on demande à ces services. Le pari est donc relevé. Je n’ai vu de différence avec du jeu en local. J’ai moi-même procédé à l’achat de jeux, j’ai ainsi découvert The Division 2 que je n’avais jamais fait. Après plusieurs heures, je n’ai pas eu de problème. J’ai aussi joué à la manette à Grid, disponible gratuitement pour les abonnés Pro. Ce n’est pas tout et je ne vais pas lister les jeux mais c’est en tout cas une belle surprise. Je regrette juste des tarifs trop élevés, un service trop jeune encore et une comptabilité limitée. Sinon, c’est une réussite et je vous le dis : je pense garder mon abonnement si de nombreux jeux débarquent d’ici les prochains mois.