Critique : Trop Vite, le livre de Nabilla Benattia

Depuis quelques jours, elle fait la Une de nombreux médias et signe ainsi son retour après quelques péripéties dont vous avez forcément entendu parler. Nabilla Benattia, candidate de télé-réalité n’a cessé de faire parler d’elle depuis maintenant plus de trois ans. Souvent critiquée et parfois adulée (et notamment par ses jeunes fans), elle est accusée d’avoir poignardé son compagnon Thomas Vergara dans la nuit du 6 au 7 novembre 2014. Elle vient de sortir son autobiographie quelques jours avant son procès et je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter le livre afin de vous en faire un retour… En effet, ma dernière critique littéraire (aïe, la littérature en prend un coup là) était #EnjoyMarie, le livre d’EnjoyPhoenix et vous aviez alors beaucoup apprécié. Je me suis donc dit que c’était l’occasion cette fois-ci de vous reparler de lecture sur le blog. J’ai donc reçu vendredi l’autobiographie de Nabilla nommée Trop Vite et je l’ai terminé le lendemain.

Avant tout, je voudrais préciser que je suis parti sans aucun apriori sur ce livre et en essayant de mettre de côté toute l’image que Nabilla a pu renvoyer dans les médias au fil des dernières semaines et des dernières années. Effectivement, je pense que si dès le départ on se dit « C’est de la merde et sa vie est inintéressante », on ne risque pas d’être très objectif…

J’ai donc commencé par ouvrir le livre et très rapidement, j’ai rigolé. Dès les premières pages, Nabilla cite une phrase de Rihanna. Bon, jusqu’à là, on peut se dire qu’après tout, ce n’est rien. Mais la seconde citation est plus drôle, surtout en ce qui concerne « l’auteur », je vous laisse découvrir cela ci-dessous :

TropViteCitation

« Je ne sais plus qui l’a dit »… Pour information, c’est extrait d’une chanson de Booba ?

Puis, le livre commence et on découvre l’enfance de la jeune femme. Étrangement, dès les premières lignes elle parait touchante et surtout sincère. C’est d’ailleurs le sentiment qui va ressortir au fil des 260 pages. Ainsi, on découvre ses problèmes familiaux, ses premiers déboires avec la justice et toutes ses péripéties jusqu’à la célébrité. Néanmoins, que cela soit clair, cette partie sur son passage de l’ombre à la lumière n’est pas non plus très détaillée. Comme elle le dit elle même après tout, les images sont disponibles en replay sur internet… Puis, arrive très vite la rencontre avec son compagnon, Thomas Vergara. Elle en parle beaucoup, beaucoup, beaucoup trop à mon sens. Pour être franc, j’ai plus l’impression que le livre est une sorte de déclaration géante pour lui. Évidemment, c’est son autobiographie et donc je peux comprendre qu’elle veuille lui consacrer quelques pages mais c’est un peu pénible au bout d’un moment. On entend aussi beaucoup parler de sa grand-mère, Livia, qui a d’ailleurs elle aussi participé à quelques émissions de télé. Néanmoins, on en apprend plus sur la relation entre les deux femmes, puisqu’il nous est raconté que la grand-mère de Nabilla s’est beaucoup occupé d’elle lorsqu’elle était plus jeune.

L’après buzz, une célébrité pas toujours évidente à gérer…

Néanmoins, Nabilla parle aussi de « l’après » buzz du « Non mais allô quoi ? ». Elle le dit elle même, elle n’a pas forcément compris tout le buzz autour de cette phrase et les 10 millions de vues sur cet extrait en seulement quelques heures. Lorsque ce buzz s’est déroulé elle était d’ailleurs encore en tournage de l’émission « Les anges de la téléréalité » à l’étranger et il était donc impossible pour elle de se rendre compte de tout cela. Évidemment, à ce moment là, de nombreux journalistes voulaient l’interviewer mais on apprend dans le livre que la production l’avait fait atterrir à Genève plutôt qu’à Paris (lieu de retour de tous les autres candidats) pour la retirer un peu de toute cette pression médiatique. Ce qui est fou, c’est de voir à quel point, elle même qui a toujours voulu être célèbre, se retrouve un peu dépassée par tout ça. On a entendu dire « De toute façon, Nabilla, c’est terminé dans 3 mois », pourtant plusieurs années après, elle est toujours là et présente (hélas, il faut dire que son actualité avec son affaire judiciaire a un peu aidé…). Elle explique donc avoir par la suite profité de tout ce qui lui est arrivé, avec notamment une nouvelle émission à son nom et en famille, où elle a pu voyager à travers le monde. Puis est arrivé « Touche pas à Mon Poste », elle en parle à plusieurs reprises dans le livre et notamment de Cyril Hanouna qu’elle qualifie comme quelqu’un de sa famille. Elle explique alors que cette période là de sa vie était très chargée et que c’était aussi un peu difficile à vivre. Elle rajoute d’ailleurs que la bagarre avec son compagnon jusqu’à ce fameux coup de couteau était dû à une danse un peu trop sexy qu’elle aurait faite sur le plateau de « Touche pas à mon Poste » en direct le soir même. Ça n’aurait alors pas plus à Thomas Vergara, son compagnon.

Elle raconte la nuit du fameux coup de couteau…

C’est donc à ce moment là qu’arrive le fameux passage où elle raconte ce qui s’est passé durant la nuit du 6 au 7 novembre. Elle le dit d’ailleurs elle même qu’elle souhaite raconter la vérité avant le procès, en précisant qu’elle avait déjà changé plusieurs fois de version auprès des enquêteurs. Ainsi, elle a fait le choix étrange de révéler ce qui s’est passé en avouant alors qu’elle a en effet poignardé Thomas Vergara mais sans le vouloir. Puis, la suite, vous la connaissez, on l’a vu dans les médias, Nabilla s’est retrouvée incarcérée à la prison de Versailles. Moment plutôt drôle d’ailleurs du livre, quand la juge lui annonce qu’elle va être placée à Versailles, Nabilla aurait répondu « Au château de Versailles ? », je crois que ça se passe de tout commentaire…

Le passage sur son séjour en prison est aussi intéressant. On y découvre alors une jeune femme qui a visiblement beaucoup souffert mais qui néanmoins a pu s’intégrer au bout de quelques jours auprès des autres prisonnières. Je ne vais pas tout raconter, mais ce que je peux dire c’est que les pages à ce sujet sont selon moi une des parties les plus intéressantes.

Elle règle aussi un peu ses comptes…

Nabilla profite d’avoir ce livre comme moyen d’expression afin de régler ses comptes. Ce que l’on peut dire, c’est qu’elle fait preuve d’honnêteté… Elle n’hésite pas à dégommer par exemple Matthieu Delormeau ancien animateur sur NRJ 12 (maintenant chroniqueur sur D8) ou bien encore Maïtena Biraben qui avait reçu la jeune femme dans l’émission « Le supplément » sur Canal+. Maïtena Biraben a notamment eu le droit durant ces quelques lignes à être qualifiée à un « vautour » ou bien encore à… une « cloche à merde ». Enfin, elle termine par démolir « Le Tube » (là encore de Canal+, pas de chance…) suite à la diffusion d’un extrait audio de son père à qui elle n’avait pas adressé la parole depuis plusieurs années.

Sur la rédaction même du livre ? C’est pénible à lire ?

Sur la rédaction même du livre, je dois avouer avoir été très agréablement surpris. En même temps, ce n’est pas elle qui a rédigé l’ouvrage. Elle a collaboré avec Jean-François Kervéan mais elle a semble t-il tout de même travaillé pendant 9 mois sur le contenu. Ça se ressent d’ailleurs par l’utilisation de certaines phrases, certains mots et quelques petites pépites que je vous laisserai découvrir si vous lisez le bouquin. Parce qu’il y a vraiment des moments où je me suis bien marré ! Je me suis dit « Mais c’est pas possible d’être aussi conne… », alors qu’au fond, je suis persuadé qu’elle est bien plus intelligente qu’on le croit et qu’elle sait juste bien utiliser les médias. Tout cela contribue à son image actuelle et à faire parler d’elle, elle le comprend très bien. Ce livre sert d’ailleurs à son retour, on l’a voit avec un nouveau look partout ces dernières jours pour la promotion de Trop Vite. Ça se voit dans la manière dont elle s’exprime, elle est d’ailleurs bien entourée. Idem en ce qui concerne son nouveau look, terminé toutes les tenues qui ne collent plus à la nouvelle image qu’elle veut renvoyer. Ceci dit, tant mieux pour elle si elle se sent bien comme ça… Néanmoins, encore une fois, attention à ne pas se laisser dépasser par tout ce système médiatique, car l’utiliser c’est bien, mais quand ça se retourne contre vous, c’est toujours plus difficile.

« Je n’étais pas spécialement très motivé et j’ai été étonné […], touché »

Qu’on se le dise, je n’étais pas spécialement très motivé à lire Trop Vite, l’autobiographie de Nabilla. Finalement, j’ai été étonné. Étonné d’en apprendre plus sur la vie de cette jeune femme, ses souffrances, ses excès et son envie de changement. Nabilla se dévoile dans ce livre et donne une image bien loin de celle qu’on peut découvrir régulièrement dans la presse, à la radio ou à la télévision. Pour ma part j’ai même été plutôt touché parce qu’elle raconte. Le livre se lit plutôt bien et on dévore assez rapidement les pages. Évidemment, je ne peux pas vous dire que c’est le livre de l’année, néanmoins certains passages sont intéressants et on peut se rendre compte à quel point la célébrité même quand elle est recherchée comme ici, n’est pas toujours évidente à gérer.

Je rajoute aussi que le livre semble déjà rencontrer un certain succès puisqu’il est dans les meilleurs ventes sur Amazon et sur le site de la Fnac (il est même en rupture de stock à l’heure où je rédige ce billet). L’éditeur a même d’après les tweets de Nabilla, réimprimé le livre à plusieurs reprises depuis sa sortie… Reste à connaitre les premiers chiffres des ventes.

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3 Comments

  1. 1

    « Mais c’est pas possible d’être aussi conne… », mais au fond, je suis persuadé qu’elle est bien loin d’être « conne » –> oui, je suis plus persuadé qu’elle est peu cultivée, voilà tout.

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